Quel beau jeudi de récolte j’ai vécu! Nous avions convenu avec Alioune, secrétaire générale de la Fédération des Périmètres Autogérés, que je l’accompagnerai pendant la journée de battage de son riz. Arrivée à la gare routière de Saint-Louis vers 8h00, j’arrivais finalement au lieu de rendez-vous vers 10h30, moins de 40 kilomètres plus loin. Bien sûr, il fallait que le bus soit plein avant qu’il ne parte. Mais la conception du temps ici est différente, ça on l’apprend partout dans le monde. Ce qu’on apprend moins, c’est en quoi cette conception l’est effectivement. J’y reviendrai une autre fois. (J’ai bien peur, malheureusement, que, tout comme Catherine pendant son cours de philo, ces questions remis à la fin de l’année ne soient jamais abordées. Cultivons donc nos amitiés et nous aurons tout le temps d’y revenir la prochaine fois que nous nous reverrons). Simplement, vous signaler que dans ce même véhicule, j’ai retrouvé le comptable d’un programme majeur en agriculture, le PINORD, financé par Oxfam – Grande-Bretagne et que nous avons quasiment tenu réunion. Nous avons échangé autour de la commercialisation du riz et nous avons convenu que je serai invité dans leurs prochaines rencontres sur le sujet. Finalement, nous nous sommes donnés rendez-vous début janvier pour une visite avec son équipe à Ross Bethio.
On se retrouve donc avec Alioune à quelques minutes à pied de ses 3,5 hectares de culture. À notre arrivée, bien sûr, la batteuse est déjà en action. Cinq hommes s’y affèrent. Un autre referme les sacs de 85 kilos avec un long clou et un gros fil vert, qui permettrait à Alioune de reconnaître ses sacs s’ils étaient mélangés avec d’autres. Le soleil est battant, le bruit sourd de la batteuse rythme cette journée d’importance. C’est la récolte. Alors on surveille la qualité du riz, on estime la production de cette année, on transpire, c’est la récolte. Une cinquantaine de ces sacs de riz paddy, à savoir non encore décortiqué, sortiront de l’hectare qui sera battu aujourd’hui (6 tonnes à l’hectare, ce qui est au-dessus des moyennes habituellement). Tantôt la batteuse bourre. Tantôt, il faut la déplacer avec deux ânes pour l’approcher du prochain tas de tiges de riz coupées quelques jours plus tôt à la main. Et tout au long de la journée, des femmes viennent réclamer leur repas. C’est une sorte de Zarat inversée (Je m’excuse puisque je ne suis pas certain de l’orthographe). La Zarat est prescrite par le Coran et constitue l’un des cinq piliers de l’Islam. Il s’agit de faire don d’une partie de son travail à la communauté. « Pas d’économique sans social » résume Alioune, rempli d’une fierté légitime, lorsque ces groupes de femmes viennent le solliciter. Zarat inversée puisqu’à l’habitude, c’est une personne qui offre et pas quelqu’un qui demande. Peu importe. Ceux sont pas moins de 2 sacs de 85 kilos qu’il remit ainsi au cours de la journée aux quelques 35 femmes, venues tout sourire, lui présenter leurs sacs en jute et leurs seaux. Je découvre un homme sensible à la générosité. Il fait la même chose pendant la production de tomates en contre saison du riz. Il me raconte avoir été très touché par les marques de générosité que lui avaient témoignée la famille d’accueil québécoise chez qui il habita lors d’un stage en agriculture organisé par l’Union des Producteurs Agricoles du Québec.
Vers l’heure du midi (comprendre autour de 14h30) des femmes, dont la première femme d’Alioune, et des enfants arrivent en charrette et apportent le repas. A l’ombre d’un arbre, elles divisent le riz au poisson. Le souvenir des journées de récolte des foins en Normandie me revient. Je m’attends presque à sentir l’odeur du cidre qu’on servait le midi avec les pâtés et les rillettes. Finalement, les travailleurs, quelques femmes et les enfants entourent les trois grands plats communs. Nous serons environ 15 personnes à partager ce délicieux plat, servi en pleine nature, par cette belle journée de récolte. Suivront le thé, une petite pause et le concert de la batteuse reprendra.
On se retrouve donc avec Alioune à quelques minutes à pied de ses 3,5 hectares de culture. À notre arrivée, bien sûr, la batteuse est déjà en action. Cinq hommes s’y affèrent. Un autre referme les sacs de 85 kilos avec un long clou et un gros fil vert, qui permettrait à Alioune de reconnaître ses sacs s’ils étaient mélangés avec d’autres. Le soleil est battant, le bruit sourd de la batteuse rythme cette journée d’importance. C’est la récolte. Alors on surveille la qualité du riz, on estime la production de cette année, on transpire, c’est la récolte. Une cinquantaine de ces sacs de riz paddy, à savoir non encore décortiqué, sortiront de l’hectare qui sera battu aujourd’hui (6 tonnes à l’hectare, ce qui est au-dessus des moyennes habituellement). Tantôt la batteuse bourre. Tantôt, il faut la déplacer avec deux ânes pour l’approcher du prochain tas de tiges de riz coupées quelques jours plus tôt à la main. Et tout au long de la journée, des femmes viennent réclamer leur repas. C’est une sorte de Zarat inversée (Je m’excuse puisque je ne suis pas certain de l’orthographe). La Zarat est prescrite par le Coran et constitue l’un des cinq piliers de l’Islam. Il s’agit de faire don d’une partie de son travail à la communauté. « Pas d’économique sans social » résume Alioune, rempli d’une fierté légitime, lorsque ces groupes de femmes viennent le solliciter. Zarat inversée puisqu’à l’habitude, c’est une personne qui offre et pas quelqu’un qui demande. Peu importe. Ceux sont pas moins de 2 sacs de 85 kilos qu’il remit ainsi au cours de la journée aux quelques 35 femmes, venues tout sourire, lui présenter leurs sacs en jute et leurs seaux. Je découvre un homme sensible à la générosité. Il fait la même chose pendant la production de tomates en contre saison du riz. Il me raconte avoir été très touché par les marques de générosité que lui avaient témoignée la famille d’accueil québécoise chez qui il habita lors d’un stage en agriculture organisé par l’Union des Producteurs Agricoles du Québec.
Vers l’heure du midi (comprendre autour de 14h30) des femmes, dont la première femme d’Alioune, et des enfants arrivent en charrette et apportent le repas. A l’ombre d’un arbre, elles divisent le riz au poisson. Le souvenir des journées de récolte des foins en Normandie me revient. Je m’attends presque à sentir l’odeur du cidre qu’on servait le midi avec les pâtés et les rillettes. Finalement, les travailleurs, quelques femmes et les enfants entourent les trois grands plats communs. Nous serons environ 15 personnes à partager ce délicieux plat, servi en pleine nature, par cette belle journée de récolte. Suivront le thé, une petite pause et le concert de la batteuse reprendra.